Likibu vous présente l’interview de Jérémy du blog Roadcalls, qui a quitté son métier de journaliste pour réaliser son rêve : parcourir le monde.
1. Jérémy, pouvez-vous nous parler de vous et de votre parcours ?
Je m’appelle Jérémy, je viens d’entrer dans la trentaine, et je suis originaire de Normandie. Je suis diplômé en journaliste, métier que j’ai exercé pendant trois ans après mes études (dans le sport puis en télé locale). A 24 ans, j’ai décidé de réaliser mon rêve : tout quitter pour partir voyager. C’était en 2011 : le temps file ! Depuis, j’ai habité en Suède, en Espagne et en Croatie, et j’ai parcouru quelques kilomètres pour visiter les pays qui m’intéressaient le plus (principalement en Europe de l’Est et du Nord, ainsi qu’en Asie et en Amérique du Nord). J’ai la chance d’être digital nomade, c’est à dire de pouvoir travailler de partout tant que j’ai une connexion internet à disposition. C’est ce qui me permet de continuer ce mode de vie, ce voyage permanent.
2. En quoi votre passion du voyage est-elle si importante pour vous ? Comment êtes-vous devenue passionné ?
Ce qui est étonnant, c’est que je n’ai pas grandi dans une famille de voyageurs. Quand j’étais petit, on ne partait pas souvent en vacances. Et quand c’était le cas, on explorait la France. Le voyage, ça m’est venu à l’âge adulte, quand un ami m’a proposé de partir en Norvège avec lui. Cela faisait quelques années déjà que les pays du nord m’attiraient, notamment parce que la musique que j’écoutais venait de là-bas (le black metal, s’il y a des connaisseurs parmi les lecteurs). Ce fût l’occasion de me jeter à l’eau : j’ai pris l’avion pour Oslo, et j’ai eu un coup de coeur. Pas pour la ville, mais pour le dépaysement occasionné, pour l’adrénaline d’être à l’étranger, de perdre mes repères, de découvrir une autre culture, de parler une autre langue, etc. Je suis vite devenu addict à ces petites escapades, jusqu’à en faire mon mode de vie et mon métier.
3. Quelles sont vos prochaines destinations ?
J’embarque prochainement pour la Slovaquie. Je vais passer quelques jours à Bratislava puis m’enfoncer dans les profondeurs de ce pays méconnu. Au programme, entre autres, des randonnées dans les monts du Tatras. J’ai hâte d’y être et de pouvoir partager sur mon blog les bons plans que je dénicherai sur cette destination. Après ça, j’irai goûter à l’automne polonais, et après je ne sais pas encore, mais ce ne sont pas les envies qui manquent. Je pense notamment retourner en Asie cet hiver, mais ce n’est pas encore sûr.
4. Quelques anecdotes ou bons souvenirs que vous souhaitez partager ?
Je ne vais pas aller chercher très loin : je rentre d’un road trip en Irlande, et j’ai pris un pied monumental à conduire au milieu des lochs et des montagnes, dans le Connemara, avec la route pour moi tout seul, au milieu de ces paysages de bout du monde, sans trace d’êtres humains. C’était incroyable et certaines vues que j’ai eu sous les yeux resteront gravées dans ma mémoire.
Ceci dit, c’est difficile de faire ressortir une anecdote précise. D’une manière générale ce qui me marque le plus en voyage, ce sont les rencontres. Partout où je suis passé, j’ai croisé des gens géniaux qui ont partagé un bout de chemin avec moi. Par exemple, j’ai pris beaucoup de plaisir dans le fait de m’exprimer en croate avec les gens, à Zagreb. J’étais super fier d’être capable d’avoir des conversations simples, et ça m’a apporté beaucoup de moments marrants (parce que je prononce bizarrement tel ou tel mot, par exemple). Les locaux étaient ravis d’avoir enfin un étranger capable de dire quelques mots dans leur langue tellement compliquée, et ça donnait très souvent lieu à des interactions intéressantes. Ce sont des moments difficiles à décrire, il s’agit de petits kiffs simples du quotidien, qui, personnellement, me rendent tout aussi heureux que lorsque j’ai un paysage de dingue sous les yeux.
5. Pouvez-vous nous en dire davantage sur vos objectifs lors d’un voyage ?
J’essaie de partir avec le moins d’a priori possible, afin d’arriver vierge et de me laisser surprendre par ce que j’aurais sous les yeux. Je ne me fais pas une liste de choses à voir ou à faire, j’y vais au feeling, en comptant sur les rencontres et les opportunités pour m’aiguiller au fur et à mesure de mon périple. Aussi, j’aime passer beaucoup de temps au même endroit, afin de réellement découvrir le pays en profondeur, d’apprendre à connaître les gens, à baragouiner un peu la langue. Je n’ai pas envie d’être un touriste parmi d’autre, qui vient, prend quelques selfies et s’en va. J’ai envie de creuser un peu plus, de découvrir la façon de penser des gens, de rentrer dans leur mode de vie, de remarquer les petites différences, et pourquoi pas de me faire quelques amis sur place.
6. Quels conseils donneriez-vous à nos lecteurs pour mieux voyager ?
Je n’aime pas trop l’idée de « mieux voyager » car ça sous-entend qu’il y a ceux qui vont « bien voyager » et ceux qui vont « mal voyager ». Chacun voit midi à sa porte. Pour ma part, j’aurais du mal à traverser la moitié de la planète pour finalement passer tout mon séjour au bord de la piscine de l’hôtel, mais j’imagine que c’est un mode de voyage qui plait à certains, et tant mieux. Mais si je peux donner deux petits conseils issus de mon expérience de voyage en sac à dos, les voici :
– voyagez léger : plus vous serez léger, plus vous serez libre. Les bagages vont vous clouer sur place et/ou vous bousiller le dos. C’est le conseil le plus important pour les backpackers, vraiment.
– voyagez pour vous : n’écoutez pas ce que les uns ou les autres peuvent dire sur vos choix de destination ou même vos choix de vie. Écoutez votre instinct, et essayez de vivre autant que possible en accord avec lui, avec vos valeurs. Ne faites pas les choses parce que tout le monde les fait, faites-les parce que ça vous plait réellement.
7. Comment en êtes-vous venu à créer ce blog ?
C’est tout simple : avant, j’envoyais des mails à mes proches pour leur raconter mes aventures. Je modifiais constamment des trucs par-ci par-là pour adapter (je ne racontais pas précisément les mêmes anecdotes à ma mère et à mon meilleur ami, par exemple), et ça me prenait un temps fou. A la fin, j’en ai eu marre et je me suis décidé à créer un blog. C’est la flemme, en fait, qui m’a fait créer Roadcalls 🙂
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