Découvrez l’interview de Matthieu du blog Voyages à deux, à la recherche de la dimension humaine lorsqu’il voyage.
1. Matthieu, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ? Quel est votre parcours ?
J’ai 33 ans, je suis éditeur, photographe et poète. Avec Marie, je coanime Voyages à deux depuis maintenant plus de six ans.
2. Pour quelles raisons les voyages sont-ils votre passion ?
Jusqu’à mes 20 ans, Avignon était pour moi le nord de la France. J’étais parti en voyage scolaire en Italie et en Allemagne. Je vivais à côté de l’Italie, donc j’avais l’opportunité de m’y rendre en famille assez régulièrement, plutôt pour la journée que véritablement en voyage. J’ai découvert le voyage sur le tard, quand je suis parti vivre à Paris. Mon premier vrai voyage date de 2007. Pékin très brièvement, puis la Corée du Sud. Ce fut un ravissement et j’ai compris que nous avions de la chance de vivre à une époque où il était devenu très facile de voyager. C’est surtout en rencontrant Marie que le voyage est devenu une passion. Elle m’a proposé un voyage de 7 mois et depuis j’ai vu pas mal de jolies choses et rencontré beaucoup de belles personnes.
3. Vos prochains voyages ? Vos futurs projets ?
Des envies, mais rien d’écrit : l’Islande depuis un moment, la Turquie, la Mongolie, la Bulgarie et la Russie (NB : visiter Moscou). Je retournerais bien en Roumanie. Marrakech très probablement (NB : Visites à Marrakech). Je n’aime pas trop planifier mes voyages à l’avance. Je rentre tout juste de Sicile. Je devais partir en Écosse, mais la météo en a décidé autrement : vol annulé. Ce n’est pas grave, on a rebondi et c’était très bien comme cela. Je trouve qu’il n’y a rien de mieux que l’improvisation. Certes, c’est toujours dommage de visiter une destination et de se rendre compte a posteriori que nous avons raté un des sites les plus importants. C’est pourquoi il est toujours utile d’éplucher quelques guides, mais je fais surtout confiance aux gens sur place pour me faire découvrir ce qu’ils jugent préférable.
4. Des anecdotes ou des souvenirs marquants que vous souhaitez partager ?
C’est difficile, il y en a tellement… Mais prenons le dernier voyage en Sicile. J’en ai profité pour rendre visite à de la famille éloignée qui ne connaissait même pas mon existence. Une visite improvisée bien sûr. Je connaissais juste le nom d’un cousin éloigné et je savais qu’il tenait un magasin où il vend des bonbonnes de gaz. C’est tout ce que je savais. Je me suis garé dans le village et nous avons interrogé les gens du coin pour retrouver l’adresse du magasin. C’était très drôle, d’autant que je ne parle pas italien… Quand j’ai rencontré les membres de ma famille, c’était très touchant. Nous avons échangé nos contacts, d’autres nous ont rejoints et nous sommes allés manger une pâtisserie tous ensemble. Nous manquions de temps mais ce n’est pas grave car nous pouvons désormais nous revoir, en Sicile ou ailleurs dans le monde (NB : faites un petit tour en Sicile si cette magnifique île italienne vous intéresse).
5. Que recherchez-vous lors d’un voyage ? Êtes-vous adepte d’une pratique particulière ?
Si je vois des jolies choses et que je rencontre de belles personnes, alors le voyage est totalement réussi. Au fond, la dimension humaine reste la plus importante, sinon il est impossible de partager les joies que procure le voyage. J’aime aussi beaucoup goûter les spécialités locales. J’avoue que c’est la première chose que je regarde avant de partir. Qu’est-ce qu’on mange et quelles sont les bonnes adresses ? Enfin, j’essaie d’écrire un peu sur chaque destination. Il y a le blog d’un côté et les poèmes de l’autre. Ce sont deux écritures très différentes. Deux façons de digérer le voyage pour en tirer le meilleur à différents niveaux.
6. Pouvez-vous nous donner quelques-uns de vos meilleurs conseils pour mieux voyager ?
Improviser et préparer sont l’horizontal et la verticale du voyage. Comme toujours c’est une question d’équilibre à trouver. Faire confiance aussi, même si ce ne doit pas être une confiance aveugle, car il y a des pays plus dangereux que d’autres. Et des individus mal intentionnés partout. Le touriste est une proie facile, mais si nous restons perpétuellement fermés ou sur nos gardes, impossible de vivre pleinement cette belle expérience. J’ai fait beaucoup de couchsurfing en voyage. Plus qu’une manière de faire des économies (même si c’est aussi le cas) c’est avant tout un formidable moyen de rencontrer des gens. Le voyage n’est plus le même quand on est entouré des bonnes personnes. On y découvre ce qui n’est pas écrit dans les guides. Bref, restez ouverts et parlez aux autres.
Pour le reste, je pense qu’un des grands enjeux de notre époque sera d’apprendre à voyager. Comme je le disais, il est de plus en plus facile de voyager, ce qui a pour conséquence logique que nous voyageons de plus en plus. Mais le tourisme n’a pas que des bons côtés. Les cultures s’uniformisent. La nature n’est pas toujours respectée. L’être humain non plus. Le « voyage éthique » a de beaux jours devant lui tant qu’il ne consiste pas à déguiser quelques locaux en autochtones du siècle dernier pour divertir les foules.
7. Comment en êtes-vous venu à créer ce blog ?
Les rencontres une fois de plus. À l’origine c’était un moyen de rester en contact avec nos familles et nos amis quand nous étions absents pour plusieurs mois. Puis nous avons transmis l’adresse du blog à d’autres voyageurs, là encore pour rester en contact. Et de fil en aiguille, les gens nous disant que c’était chouette de profiter de notre expérience, nous en sommes venus à professionnaliser le blog pour offrir au plus grand nombre le fruit de nos voyages.
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