Entre le 14 et le 16 Avril 2016, le Japon a encore été frappé par une série de séismes et de répliques intenses et incessantes, avec un pic majeur d’’une magnitude de 7,3 degrés sur l’échelle de Richter atteint le 16 avril, ce qui fait de ce séisme le plus puissant jamais enregistré jusqu’ici dans la région de Kyushu, l’île la plus au sud du Japon, au-dessus des îles Ryukyu et de Okinawa.
La ville de Kumamoto, ainsi que la préfecture du même nom, de même que des zones voisines situées à Oîta, la préfecture adjacente, ont été touchées par des dégâts matériels très importants, laissant également un bilan humain lourd de 48 morts et de 3000 blessés, ayant principalement succombés sous les décombres de bâtiments effondrés. La catastrophe a provoqué l’évacuation de leur domicile de plus de 44000 personnes, et à l’heure actuelle, la préfecture de Kumamoto estime à plus de 95000 le nombre de réfugiés sans domicile, ce chiffre ne prenant pas en compte les personnes ayant trouvé refuge auprès de leurs familles et amis, en dehors des hébergements d’urgence officiels. D’autres encore ont élu domicile sur des parkings, dans leur voiture, pendant que le ministère de la justice à ouvert la prison de Kumamoto à une centaine de réfugiés, mesure déjà adoptée lors du tsunami de 2011.
Cette catastrophe naturelle et ses conséquences sont sans commune mesure avec le désastre de Tohoku/Fukushima mais c’est la plus grande catastrophe humanitaire qu’a dû affronter le Japon depuis celle du 11 mars 2011. De même, cela ne diminue en rien la détresse des habitants concernés, ainsi que leur besoins importants en produits de première nécessité, logements, soins médicaux, rétablissement des transports et des moyens de communication, et de retour, certainement long et difficile, à une vie normale. Par exemple, le rétablissement de l’approvisionnement en eau et gaz sera long et difficile dans de vastes zones de la région.
Les réseaux de solidarité en direction de Kumamoto en 2016
Ainsi, après la catastrophe, un vaste élan de générosité en direction de Kumamoto s’était articulé à travers le pays jusqu’au-delà des frontières, avec des collectes et des distributions de vivres et de matériels initiées localement, et des appels aux dons en direction du reste du pays et du monde. Il était possible d’adresser des dons à la Croix-Rouge japonaise à ce lien, ou à Second Harvest Japan. Airbnb avait aussi activé son service de mise en contact de réfugiés et de personnes mettant à disposition des chambres ou des appartements gratuitement, et un grand nombre d’hôtels et d’auberges de la région ont aussi ouvert leurs portes bénévolement.
Malheureusement, les tremblements de terre sont fréquents au Japon, et la Croix Rouge avait réactivé un appel aux dons suite au tremblement de terre d’Hokkaido survenu le 6 Septembre 2018.
Kumamon, emblème de la région, symbole de ralliement
Depuis quelques années déjà, les mascottes sont au Japon devenues un véritable phénomène de société. Chaque région arbore fièrement le sien, « Yuri-kyara », en japonais. Ils s’affrontent dans diverses compétitions nationales d’ailleurs, mais servent avant tout de lien affectif entre la région qu’ils représentent, et ses habitants, les enfants, et les voyageurs de passage. Ils sont aussi une source de profit non négligeable, contribuant à re-dynamiser l’image de régions désertées et à renforcer celle des destinations touristiques déjà populaires.
Il se trouve que la star, la plus populaire de ces mascottes régionales, Kumamon, le gentil ours noir aux joues rouges, n’est autre que la mascotte de la préfecture de Kumamoto, et donc c’est aussi à travers lui que beaucoup de soutiens se sont exprimés depuis les tremblements de terre, sur les réseaux sociaux et dans les médias. Sur Twitter, un très grand nombres de mangas artistes professionnels et amateurs se sont appropriés le grand ours sympathique, le dessinant pour exprimer leur soutien aux personnes et zones dévastées, et afin de lancer des appels aux dons. Par exemple, on peut y voir un de ces dessins montrant Kumamon expliquer comment fabriquer des couches hygiéniques pour les enfants en bas âges. Le 19 Avril 2016, la préfecture de Kumamoto a annoncé attribuer le droit d’image gratuit et d’office à toutes les initiatives de solidarité et de soutien envers les victimes des tremblements de terre, alors qu’habituellement la procédure d’autorisation de recours à l’image prend environ 4 semaines.
Les touristes aussi ne doivent pas abandonner
La catastrophe de Kumamoto a également levé un voile menaçant sur le tourisme dans toute la région du sud-ouest du Japon. Cela est d’autant plus dommageable que ce ne sont pas seulement les régions touchées par les séismes qui ont été frappées par des annulations de séjours en masse, mais aussi les régions avoisinantes, qui ont pourtant été totalement épargnées. Cela est d’autant plus dommageable alors qu’on approche du début de la Golden Week de la fin du mois d’Avril- début du mois de mai, pont le plus long de l’années pour les Japonais, dont on sait qu’ils sont parmi les sociétés qui prennent le moins de congés au monde. Ainsi, des annulations importantes de réservations ont touchées les préfectures voisines de Nagasaki, Fukuoka, Saga et Miyazaki. Ainsi, le Nagasaki Tall Ships Festival, festival exhibant du 21 au 25 avril des vaisseaux dans la magnifique et grandiose baie de la ville du même nom, et qui attire quelques 200 000 visiteurs chaque année, a du revoir sa copie à la baisse. Il aura toujours lieu, mais un certain nombre d’événements telle que la parade d’entrée dans le port et les feux d’artifices, ont été annulés. De même, le festival d’azalées de la ville de Kurume, dans la préfecture de Fukuoka, qui se déroule tout le long du mois d’Avril, a enregistré une baisse des réservations de l’ordre de 30%. On a également estimé à 2000 le nombre d’annulations de réservations d’hôtel à Ureshino, dans la préfecture de Saga, réputée pour ses sources d’eau chaude.
Mais la vie continue pour tout le monde, et il est important que les touristes également soutiennent cet élan pour aller de l’avant, en maintenant leurs plans de voyages dans la région, et en commençant logiquement par les régions avoisinantes qui ont été épargnées par la catastrophe, mais qui ont besoin d’être soutenue dans le soutien qu’elles apportent à leurs infortunées voisines. Enfin, dans les régions concernées, la plupart des sites sont toujours debout, et donc la plus grande preuve de soutien que l’on peut leur souhaiter, c’est que les touristes reviennent rapidement, ou envisagent dans un avenir proche de visiter Kumamoto et Oîta, qui sont parmi les régions les plus belles et accueillantes du Japon. Elles feront d’ailleurs l’objet d’un prochain article sur le blog de likibu.
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