Enfin, bien sûr, cela dépend de vos critères et de ce qui, selon vous, se rapproche le plus de la définition du paradis, mais le Japon étant la nouvelle destination asiatique des français, vous allez peut-être vous laisser séduire… Si vous êtes plutôt chalet avec cheminée fumante au cœur des montagnes enneigées, cela n’est peut-être pas pour vous, mais si comme moi, vous aimez les eaux bleus azurs et translucides, les paysages non déformés par les stations balnéaires modernes, les ambiances et biotopes tropicaux, la chaleur, pas trop de touristes, de vraies interactions avec les locaux, le snorkelling à gogo, et surtout les destinations abordables nickel pour les backpakers, eh bien les îles Kerama (ou pour être encore plus précise, l’archipel Kerama au large de Naha, la capitale d’Okinawa) sont votre nouveau paradis sur terre.
Les îles Kerama sont en effet ma version à moi (et sûrement à d’autres, loin de moi l’idée de m’approprier le truc) du paradis sur terre. Enfin…Je dis que ma version à moi du paradis au Japon, car sinon je vais me faire incendier par tous les blogueurs franco-nippons qui vont m’accuser de m’approprier la définition du Japon de rêve sans citer les autres endroits de rêve du Japon. C’est vrai, ne serait-ce qu’à Okinawa, où paradis rime plutôt avec les îles de Miyako, Yaeyama, et Ishigaki, qu’avec Kerama, dans l’imaginaire collectif, mais bon, Kerama est, selon moi, définitivement la destination paradis la plus abordable et facile d’accès parmi cette liste (non exhaustive) de paradis Okinawais. Donc pour être clair, ces opinions n’engagent que moi, mais vraiment c’est endroit, c’est vraiment de la bombe de balle, comme on dit à l’ancienne, alors si vous voulez en savoir plus, suivez le guide.
Okinawa menso-re!
Menso-re, signifie bienvenue en dialecte local. En effet, à Okinawa, on parle japonais, mais relevé d’un dialecte dans lequel demeure les vestiges du langage ryukyu passé, et c’est une des raisons pour lesquelles, déjà, et tout le monde vous le dira, Okinawa, c’est le Japon, mais c’est pas le Japon. Okinawa est un ensemble d’îles, les Ryukyu islands, qui n’ont été annexées par le Japon qu’en 1879, bien que les liens et les contacts remontent au moyen-âge. Avant, les îles Ryukyu étaient un royaume très prospère, très lié commercialement à la Chine principalement, puis au Japon et aux autres puissances maritimes de la région. Minuscule, il était pourtant indépendant jusqu’à cette fin de XIXème siècle, et c’est donc pourquoi, quand on va à Okinawa, et même si on est un Japonais de l’île principale, on a l’impression d’être dans un autre monde. En effet, au-delà de la langue, c’est aussi les éléments de la vie de tous les jours, qui sont très différents: la nourriture bien sûr, le style de vie plus décontracté, le folklore, l’influence de la culture chinoise, et ce je ne sais quoi de l’Asie du sud que les îles principales du Japon- plus Asie-pacifique- n’ont pas, sauf peut-être les régions au sud de Kyushu, telles que Kagoshima.
Aller dans les îles Kerala et quelques précautions de base
Okinawa reste une destination de villégiature très prisée des Japonais, d’autant plus que depuis ces cinq-dix dernières années, elle est devenue nettement plus abordable. Avant, quand on pensait Okinawa, on pensait plutôt resort de luxe, mariage ou lune de miel façon Hawaï, repos bien mérité les pieds en éventail au bord de la piscine avec vue sur la mer. Et bien sûr, Okinawa c’est aussi ça, mais c’est tellement plus que cela. Il existe aussi des tas de petites auberges, youth hostel, logements chez l’habitant pour vous accueillir, et on y va pas seulement pour l’ambiance cocotiers au bord de la mer et ravissantes demoiselles qui jouent du shamisen en chantant Shima no uta (« la chanson de l’île »), mais aussi pour partir à l’aventure, à la découverte du patrimoine ou de la nature, en randonnée, ou en plongée sous-marine. Je dirais même qu’avec un développement un peu plus important des modes de transports en commun depuis un peu plus de dix ans (monorail à Naha, réseaux de bus…), on a plus nécessairement besoin de louer une voiture sur place pour s’y balader. Enfin, l’offre de vols en compagnie à bas prix a vraiment explosée depuis 2-3 ans avec des compagnies telles que Skymark, Vanilla air, Peach air (depuis Osaka), et Jetstar, qui proposent des billets aller-retour, qui selon les saisons et la période de réservation peuvent être inférieurs à 100 euros, voire beaucoup moins que cela. Pour se rendre dans les Kerama islands, il vous suffira tout d’abord de prendre un billet depuis un aéroport d’une des villes principales au Japon (depuis la France c’est trop cher) pour Naha, la capitale, première étape du voyage.
Tokashiki, la porte d’entrée de l’archipel des Kerama
Les îles Kerama sont très facilement accessibles depuis le port principal d’Okinawa (Tomari port). Les Kerama sont constituées d’une vingtaine d’îles mais seules quatre sont habitées. La plus grande d’entre elle, se situe à 30-60 min (selon que vous prenez le ferry ou le speed boat), une heure en ferry par exemple via le Tokashiki ferry emprunté depuis le Tomarin ferry terminal. C’est l’île la plus grande (une trentaine de kilomètres de circonférence) et les touristes pressés y vont pour la journée. Mais je conseille d’y rester au moins deux jours, car c’est vraiment facile d’accès, préservé, beau, et peu fréquenté. Même au coeur de la Golden Week, qui est la période touristique la plus chaude au Japon, fin avril-début mai, et bien ce n’est pas du tout peuplé. Il y a pas de resort ni d’hôtels de luxe, ce qui est très étonnant à Okinawa, donc on y loge dans des auberges de famille, des ryokans, ou des hôtels d’entrée de gamme. L’une des auberges les plus sympas est la Marine house Aharen. On peut y rester pour 15-20 euros la nuit en dortoir. Ils proposent des barbecues le soir et surtout, des tours en snorkeling et des baptêmes de plongée sous-marine à des prix raisonnables. Cela vaut d’autant plus le coup que, Kerama est une zone protégée classée parc national, et par conséquent la nature y est admirablement conservée. Du coup, sous l’eau, on est subjugué par la beauté des récifs de coraux (qui sont aussi accessibles depuis les plages), et en dehors, par celle de la forêt, et par la vue sur l’eau vert émeraude de la mer. On peut y faire des rencontres sympathiques variées: énormément de Nemo (poissons-clowns), et de poissons tropicaux, des tortues, des serpents de mer, des concombres de mer, et des jardin de coraux aux couleurs vertes et bleus, entre autres. D’une beauté à couper le souffle et encore peu fréquentée, ce n’est un paradis pas perdu mais presque. Les plages principales sont la plage de Aharen, avec une vue imprenable sur l’île inhabitée d’en face (Mujin-jima), où l’on peut se rendre en canoë ou en banana boat (marrant), et Tokashiku, où on peut apercevoir un peu plus facilement des tortues en fin d’après-midi. Enfin, les petits restos et bars locaux sont très mignons et les plats sont simples mais bons, et surtout abordables.
Zamami , Aka-jima and Geruma-jima.
On peut se rendre dans ses îles depuis Tokashiki, avec le bateau Mitsushima. Cela prend de une demi-heure à une heure, selon que vous vous rendiez dans l’une ou l’autre de ces destinations. Tokashiki est limite l’île la plus développée, ce qui signifie que Zamami, Aka-jima et Geruma-jima sont encore plus cute que Tokashiki. Zamami est célèbre pour son camping également, assez « roots », mais qui crèche sur un magnifique bout de terrain en face de la plage de Ama beach, qui est très connue pour « spotter » des tortues. Zamami est très populaire auprès des backpakers étrangers et des plongeurs, car il est considéré comme l’un des meilleurs endroits au monde pour plonger et faire du snorkelling, mais elle reste également une île protégée de l’invasion des touristes. La plage la plus connue est Furuzamami, qui est assez fréquentée, mais pas non plus dénaturée par la présence des vacanciers, en général très respectueux des lieux. Tout le monde s’y retrouve pour aller voir les coraux et les myriades de poissons, accessibles directement depuis la plage, récifs de coraux aux couleurs bigarrées et habités par des bancs de poissons très nombreux. Certains y ont même déjà aperçus des « nemuri-buka », des requins de récif à pointe blanche, qui sont plutôt nocturnes, et totalement inoffensifs, mais qui sont quand même très impressionnants, puisque ils font en moyenne deux mètres de long! D’un point de vue historique, Zamami a été la première île japonaise envahie par l’armée américaine pendant la seconde guerre mondiale, et a payé un lourd tribu à la guerre. Ainsi, la mémoire de cette tragédie est encore assez vive ici. Sinon, Zamami est aussi connu pour être un lieu d’observation de la migration des baleines de janvier à mars chaque année (90% de réussite!), son petit centre-ville très charmant, et enfin la vue imprenable depuis ses montagnes sur les baies aux couleurs du paradis. Aka-jima et Geruma-jima sont plus petites encore, et on peut y faire une escale, où juste s’y rendre pour la journée. Tout comme leurs soeurs des Kerama, elles sont des îles à la beauté céleste et tropicale, et en plus on y trouve des cerfs magnifiques, qui m’a-t-on-dit, nagent dans la mer, pour se rendre d’une île à l’autre. Croiser un cerf en snorkelling, ça doit être une expérience incroyable. Et bien cela aussi, même si cela est très très rare d’avoir la chance d’en être le témoin, c’est possible, dans les Kerama Islands.
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