Likibu a eu le plaisir de s’entretenir avec Claudia du blog Les Baroudeurs : découvrez le parcours touchant d’une voyageuse littéraire en quête d’authenticité. Claudia est une habituée des voyages puisqu’elle a vécu dans différents pays dès son plus jeune âge. De plus, elle a également développé une passion pour la littérature très jeune, puisqu’à seulement six ans, elle avait déjà terminé son premier roman.
1. Claudia, pouvez-vous vous présenter rapidement à nos lecteurs ?
Joyeuse trentenaire depuis peu, j’ai créé www.lesbaroudeurs.fr il y a sept ans pour montrer à mes collègues et amies qu’il était possible de voyager seule sans pour autant être une grande aventurière. Armée de ma curiosité légendaire et de ma frousse d’à peu près tout, j’écris des récits et des conseils de voyage, des bouts de souvenirs ramenés d’Océanie, d’Asie, d’Afrique ou d’Europe avec une seule ligne directrice : parler uniquement de mon expérience. Le reste du temps, je suis consultante, ce qui me permet aussi de beaucoup voyager. Ces dernières années, j’ai travaillé à Paris, à Pékin, à Barcelone et à Sydney par exemple.
2. D’où vous vient cette passion dévorante pour les voyages ?
Dans la famille, on est expat de père en fille depuis plusieurs générations. J’ai attrapé le virus très jeune. Je suis née à la Réunion et puis on a déménagé en Guyane avant de repartir pour le Cameroun, puis pour la Martinique. Quand mon père a pris sa retraite, j’avais douze ans et je passais mon premier hiver en France. Ma sœur et moi étions terrifiées à l’idée d’avoir froid. On avait même fait signer un accord à nos parents : en dessous de 10°C, nous étions dispensées d’aller au collège. C’était avant de comprendre que ça représentait une grande partie de notre année scolaire. Le voyage chez moi, c’est une idée fixe. J’ai besoin de comprendre le monde qui m’entoure, les problématiques de chaque écosystème, de chaque profession liée à la terre et aux océans, de confronter les réalités. Cette curiosité me vient de mon père. C’est la plus belle chose qu’il m’ait transmis.
Claudia, Baroudeuse en devenir, 4 ans, Nord Cameroun
3. Quels sont vos prochains voyages ? Vos projets ?
En ce moment, je travaille beaucoup sur la France, que je connais assez mal finalement. J’ai envie de prendre le temps de découvrir les trésors de nos régions. Je reviens d’un superbe séjour autour de la coquille Saint-Jacques dans le Calvados où j’ai pu me rendre compte de la force de nos marins pêcheurs et de la beauté de nos côtes. C’est cette authenticité là que je cherche de plus en plus dans mes voyages. Dans la même lignée, je prépare un séjour dans les Vosges, un autre dans les Alpes autour des sports d’hiver.
Et puis, j’ai des envies de voyages plus longs, pour réduire l’empreinte écologique de mes voyages, mais aussi pour prendre réellement le temps d’entrer en profondeur dans un paysage. Un voyage à pied ou à vélo, une vraie coupure un peu loin de tout… mais je ne sais pas encore quand je pourrai le réaliser.
Des envies de longs voyages, à pied ou à vélo.
4. Des conseils de voyageur aguerri à donner à nos lecteurs ?
Ne jamais partir avec une liste de choses à faire ! C’est un tue l’amour (du voyage) absolu. La beauté du voyage, pour moi, réside dans le fait que c’est un temps à part – quasi suspendu – où rien n’est prévu mais tout est possible. À trop vouloir le rentabiliser, on le prive de sa fonction première : nous surprendre. Un peu comme en amour, il faut se laisser porter et profiter des opportunités qui s’offrent à nous. Si vous aimez les guides de voyage, qui sont parfois de très beaux objets, lisez-les avant de partir mais par pitié, oubliez-les sur votre table de chevet au moment de prendre l’avion. Ma technique infaillible – jusqu’ici – pour réussir un voyage ? Notez un ou deux lieux qu’il me semble important de visiter, en général un parc national ou une ville, pas plus, aller dans cette direction puis provoquer les rencontres. J’écume souvent les marchés les premiers jours d’un voyage, je fais en sorte de traîner en terrasse des cafés et d’être le plus accessible possible. Le reste ? Ce sont les habitants qui me le donnent en m’offrant une conversation, une adresse de restaurant ou un de leur chemin de randonnée préféré. L’autre secret, c’est de ne rien s’interdire. Je me souviens d’une journée à Bangkok en particulier. J’avais pris un cours de cuisine très instructif le matin et je me suis demandé comment était faite la sauce nuoc nam de nos jours. J’ai posé la question à la chef qui m’a dit qu’il y avait quelques usines au sud de la ville. J’ai pris un taxi, on a cherché un peu et j’y suis allée au culot. Les gardes ont appelé le directeur et, bien que surpris par ma demande, il m’a fait visiter l’usine et m’a expliqué les différentes étapes de préparation (je préfère les taire ici car ce n’est pas très ragoûtant). Je ne vous dis pas de foncer dans toutes les usines que vous voyez, mais osez fabriquer votre voyage. Vous n’êtes certainement pas obligé de vous cantonner au paddle et au musée de la saucisse que l’on veut vous imposer. Votre voyage, c’est votre espace de liberté : suivez votre instinct et faites ce qu’il vous plaît.
5. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre passion pour la littérature ?
Comme pour le voyage, je suis tombée dans la marmite quand j’étais petite. J’ai écrit mon premier roman à six ans en dictant à ma mère toutes les péripéties farfelues qui me passaient par la tête. Je crois qu’à l’époque, l’idée était d’écrire le livre que je voulais qu’on me raconte le soir avant d’aller me coucher. Depuis, j’ai toujours un carnet et un stylo dans mon sac à main. Longtemps, j’ai griffonné des scènes saugrenues, des phrases, ce que je voyais et entendais dans le métro ou dans la rue. Et puis, en 2012, après un an et demi de voyages, je suis rentrée en France. J’habitais à Nice, j’avais un petit boulot qui ne me prenait que deux soirées par semaine et je m’ennuyais beaucoup. Pour m’occuper, je ne suis inscrite dans l’atelier d’écriture de Nelly, atelier caractère. J’ai lu un de mes textes pour la première fois de ma vie, devant quelques inconnus. Je tremblais, je n’arrivais pas à contrôler ma voix, je pensais que je ne parlais que de moi. L’accueil a été unanime. Nelly a fait le reste en m’emmenant lentement à penser que j’avais une voix, un style qui méritait d’être entendu. Après de longs mois de travail, j’étais finaliste du Prix du Jeune Ecrivain pour ma première nouvelle. Depuis, j’ai écrit quelques nouvelles, une pièce de théâtre qui a été jouée en mai et je m’attèle à finir mon premier roman. Je ne connais rien de plus exigeant et ardu que la littérature. C’est pour cela que je l’aime tant.
En pleine rédaction d’un article, volcan Rinjani, Indonésie
6. Comment en êtes-vous venue à créer ce blog ?
J’ai créé www.lesbaroudeurs.fr juste à la fin de mes études. J’avais décidé de partir un mois pour faire Bali et Lombok à vélo avant de commencer à travailler. Mes collègues et amis me trouvaient tous un peu tarée. Il faut dire que je n’étais pas sportive pour un sou et qu’il y avait de sacrés dénivelés sur mon parcours. J’ai ouvert le blog un peu pour leur montrer que j’en étais capable, beaucoup pour me motiver à continuer. Certains soirs, j’avais tellement mal aux muscles que j’en pleurais. Mais, pour eux, je ne pouvais pas abandonner. C’est vraiment le blog qui m’a porté pendant ce séjour. Et puis, au grand désespoir de ma mère, je suis repartie tout de suite après en Thaïlande, au Cambodge, en Pologne, en Australie, etc… et le blog est devenu un moyen de raconter mon quotidien à tous ceux que j’avais laissé derrière moi. Le reste est une question de chance. Mon public s’est élargi, des professionnels m’ont fait confiance et sept ans plus tard, je continue à prendre un plaisir fou à raconter mes anecdotes de voyages ! La seule chose qui a changé ? Maintenant que je suis suivie par des milliers de personnes, je travaille un peu plus mon look en randonnée 😉
Au sommet du Rinjani, Lombok, Indonésie
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