Vous avez déjà visité Séoul, une ville qui concentre à elle seule 1/5ème de l’ensemble de la population de la Corée du Sud. Pourtant, il y a tellement à découvrir en dehors de cette ville. La Corée du Sud est à la fois un pays très raffiné, avec une culture millénaire encore célébrée dans les fêtes comme dans la vie quotidienne, et pour le côté moins affriolant, des valeurs conservatrices encore assez bien ancrée dans la société.
Plus on s’éloigne de la capitale, plus ce décalage entre post-modernité cosmopolite et l’attachement aux valeurs traditionnelles (et nationales, étant donné que ce n’est pas simple tous les jours de vivre à côté de la dernière dictature Staliniste au monde) se fait sentir. L’ultime incarnation de cet attachement à ce qui fait l’essence de la Corée, se retrouve dans un code couleur, celui de l’art décoratif traditionnel coréen, le dancheong, que revêt initialement chaque temple de bois que compte le pays. Pour les profanes, si on peut le traduire par « rouge et bleu », il correspond en réalité aux cinq couleurs rouge, bleu, jaune, noir et blanc, que l’on retrouve souvent sur les habits des mariés coréens ou les objets d’artisanat, et autres accessoires et petits souvenirs du pays du matin calme. Ces couleurs, très harmonieuses, forment beaucoup plus qu’un simple code couleur, chacune d’entre elles exprimant le symbole de quelque chose de plus profond aux yeux des Coréens: le Jaune pour la terre, souvent utilisé pour les vêtements royaux, le bleu pour le printemps soit l’incarnation de la renaissance, le blanc pour le métal et l’automne, le rouge pour les sentiments et l’été, et le noir pour l’eau et l’hiver. Pour voir les couleurs de la Corée, il faut donc quitter Séoul, et partir du côté de la mer, de la montagne, tout sauf une autre ville.
Korean folk Village
Pour découvrir la culture incarnée dans le dancheong, une petite excursion à la journée au départ de Séoul vers le Korean folk Village constitue une excellente entrée en matière. Ce petit village est en réalité une reconstitution grandeur nature d’un ancien village traditionnel coréen avec reproduction de maisons rurales avec toits de chaume au milieu des rizières et petit ponts de pierre, et spectacles folkloriques traditionnels tout au long de la journée. Extrêmement divertissant, vous pourrez y découvrir le jultagi, qui est un spectacle de funambulisme sur corde raide dont l’existence remonte à la période Goryeo (918-1392). Très impressionnant, le funambule ne se contente pas de marcher sur la corde, il y rebondit, très haut dans le ciel, parfois même sur des parties incongrues de son corps (son entre-jambe!!!), y effectue des sauts périlleux, et en plus, s’y assoit de temps en temps pour faire une farce ou chanter une chanson. En plus d’être très acrobatique, parfois même poétique, c’est aussi drôle! Au folk village, on peut voir aussi des spectacles de danses traditionnelles effectuées par des hommes qui dansent et/ou jouent des percussions revêtus de tenues aux couleurs du dancheong, autour d’un danseur qui fait tourner une corde longue de plusieurs mètres attachée au sommet de son chapeau et qu’il agite en tournant la tête pour former des cercles concentriques au-dessus desquels les autres danseurs chapeautés de pon-pon géants sautent et effectuent des acrobaties, tout en dansant avec toute la plus grande ferveur et joie inimaginable. Selon mon interprétation profane, cette danse traditionnelle s’apparente à l’ ancêtre du hip-hop (légèrement mixé à de la GRS à cause du mec et son ruban). Il y a bien d’autres spectacles – cérémonie de mariage, archers et acrobaties à cheval, arts du cirque – proposés, et une journée là-bas vous laissera un souvenir impérissable car il permet vraiment de découvrir un pan peu médiatisé de la Corée du sud en France.
La frontière entre la Corée du Nord et la Corée du Sud
Située à une cinquantaine de kilomètres de Séoul, alors ce n’est pas une visite comme les autres. Il n’y a rien de beau à voir, je dirais même, il n’y a rien à voir, j’exagère bien sûr, et pourtant cela vaut le détour. Les moins téméraires se contenteront d’observer la Corée du Nord, que l’on aperçoit du haut d’une sorte de musée mirador, duquel on aperçoit, au-delà du no man’s land et des postes d’observation où des soldats nord-coréens montent la garde, ce qu’on nous dit être des immeubles de luxe qui sont en réalité des bâtiments témoins que la Corée du Nord a mis là pour faire croire au reste du monde que les Coréens du nord vivent dans des palaces. A part cela, on peut se balader (enfin marcher), sur le pont de la liberté, qui ne mène pas bien loin, à proximité duquel un bassin très moche en forme de Corée réunie incarne tout sauf le sentiment de l’espoir qu’il est censé représenter. La seule touche d’espoir palpable dans ce lieu, ce sont les nombreux rubans multicolores accrochés aux grilles rendant hommage et priant pour les familles séparées depuis la guerre de 1953. Pour ceux qui ont plus de temps et de courage, il y a quand même de quoi se rincer l’oeil dans la DMZ (la zone démilitarisée). On peut même visiter, jusqu’à un certain point, le village de la paix, Panmunjeom, le parc de Imjingak et les montagnes de Cheorwon. On peut aussi faire un tour dans le bâtiment du JSA (Joint Security Area), qui a priori est utilisé lors des négociations entre les deux Corées. Ainsi, si ça vous botte de voir à quoi ressemble la zone la plus militarisée au monde, c’est à Panmunjeom que ça se passe.
Jejudo
Jejudo, Jeju, pour les intimes (do signifiant juste île, bon bref) est une île subtropicale et volcanique située au sud-ouest de la péninsule coréenne. On peut s’y rendre très facilement depuis Séoul en avion, l’île étant très populaire – c’est en quelque sorte l’Okinawa Coréen – l’offre de vols intérieurs est pléthorique. Peu connue en Europe, sauf peut-être au moment de la coupe du monde de foot Corée – Japon de 2002, dont une partie des match avaient été organisés là-bas, elle est une destination très populaire auprès des coréens, et la beauté et la diversité de ses paysages naturels, de même que ces drôles de traditions et d’animations insulaires, valent définitivement le détour. Jeju est par exemple célèbre pour ses haenyos, plongeuse-cueilleuses d’algues et de fruits de mer, qui tiennent jusqu’à deux minutes en apnée sous l’eau tranquille, alors que vieillissement de la population oblige, la plupart d’entre elles sont maintenant des mamies. Dans un tout autre registre, Jeju love Land n’est autre qu’un parc d’attraction et d’art…érotique. Mais à Jeju, c’est tout d’abord les plages qui sont très belles – plage de Jungmun, plage de Hyeopjae – et parfois peu fréquentées (et pour nager avec masque et tuba et observer les poissons tropicaux, c’est sympa aussi), puis le parc national du Mont Hallasan, qui offre des panoramas et les chemins de randonnées pour y accéder, ravisants. Il y a aussi beaucoup de sites de cascades et de grottes à voir, tels que la grotte de Manjanggul, une grotte formée par des écoulements de lave successifs, avec des tubes et des stalagmites en lave assez impressionnantes. Par contre, la visiter en tong et en short est déconseillé car ça caille à l’intérieur, mieux vaut prévoir la petite laine.
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