La Nouvelle-Zélande est souvent mise dans le même sac que l’Australie, et pourtant, je vous le donne dans le mille, l’île des Kiwis est TELLEMENT différente de la terre des Aussies, vraiment rien à voir. Alors que l’Australie est cet espèce de continent-pays géant à la nature impétueuse et agressive, pleines de danger, la Nouvelle-Zélande est une petite île (en réalité deux îles principales) très peaceful, avec pratiquement que des gentils moutons, (presque que) des gentils poissons, et des gentils oiseaux (à relativiser tout de même, en référence à la fois où j’ai subi une attaque de mouette voleuse de galette au crabe, qui m’a littéralement ôté le pain de la bouche, mais bon, plus de surprise que de mal).
C’est parce que la Nouvelle-Zélande est la partie immergée restante d’un énorme continent quasi-submergé, Zealandia, qui s’est affaissé il y a de cela plus de 60 à 85 millions d’années, emportant sous les flots avec lui, la totalité des animaux terrestres, mammifères, prédateurs et rongeurs qui peuplaient jusqu’à lors cette contrée, que la Nouvelle-Zélande est si dépourvue de vie animale, à l’opposé de l’Australie, à laquelle ce continent disparu été d’ailleurs originellement rattaché. Du coup, seuls les oiseaux et les insectes (et bien sûr les animaux marins, on imagine bien), ont survécu (les mammifères ont été réintroduit bien après), faisant de la Nouvelle-Zélande ce havre de paix à l’éco-système très fragile et délicat, qui est, à raison, particulièrement protégé des invasions de nuisibles, comme les rats ou les possums d’Australie. Cela se constate jusqu’au contrôle de douane, où on peut se retrouver avec une amende importante pour une pomme oubliée dans un sac, et où il est formellement interdit d’apporter du matériel de camping, convoyeur de terres ou de plantes porteuses de germes ou de graines au potentiel invasif. Cela ne rigole pas!
Mais c’est le prix, dérisoire, à payer pour conserver la beauté et la délicatesse de cette île du bout du monde, très populaire ces dernières années comme destination de voyage, particulièrement auprès des Allemands, soit dit en passant (j’ai l’impression d’en avoir croisé plus que des locaux, ils ont dû avoir une promotion sur la NZ, ma parole!), et particulièrement adaptée aux aventuriers à la force tranquille, aux promeneurs sur le fil, aux adeptes de la slow life. En effet, même si il y a pas mal de touristes sur la route, le pays est tellement sous-peuplé, que personne ne vous empêchera de vouloir vous sentir seul à aucun moment, qu’on se le dise. Je vous propose un petit aperçu d’un road trip dans le sud du pays, de Wellington à Queenstown.
De Wellington la capitale, à Picton, le port d’entrée de l’île du sud
Wellington est la capitale du pays, et pourtant c’est assez cosy. Un petit centre-ville sympathique, des animations bon enfant le week-end, de grandes banlieues résidentielles dont on a une jolie vue sur l’océan depuis les hauteurs de la ville. Beaucoup de vent, mais excellent cadre de vie, idéal pour y habiter, peut-être moins essentiel pour ce qui est du tourisme. Toujours est-il qu’un jour ou deux passés en ville avant de prendre la route vous mettra dans l’ambiance peace du pays, donc pourquoi s’en priver.
Pour se rendre dans le sud du pays, il faut savoir qu’il faut traverser le détroit qui sépare l’île du nord (dont le chef-lieu est Auckland) et l’île du sud (dont Christchurch est la capitale du sud) par le moyen d’un ferry, ce qui vous coûtera, de 65 à 75NZD si vous êtes passager, à environ 230NZD si vous passez avec un véhicule (les prix sont susceptibles d’évoluer en fonction de la saison), avec en plus observation de dauphins qui prennent en chasse le navire en option, superbe! Si vous êtes musicien, vous avez même la possibilité de passer gratuit en échange d’un concert, mais il faut quand même penser à s’inscrire à l’avance et à avoir sous la main son instrument de musique…Pour le road-trip, des compagnies de bus offrent des itinéraires à plusieurs étapes assez pointus, mais peuvent s’avérer onéreuses et contraignantes quand la location ou l’achat d’un véhicule est à priori plus rentable, surtout si vous êtes plusieurs et que vous restez plus de 3 semaines. Une fois arrivé à Picton, petite bourgade modeste, vous pourrez rester une nuit en camping ou en petit cabanon à Cable bay, et le lendemain, zoom, c’est parti, cap sur Abel Tasman, probablement le plus beau parc national de Nouvelle-Zélande.
De Piction à Abel Tasman, le parc national à la beauté virginale
Avant de vous embarquer plus au sud, il est indispensable de faire un détour (de seulement 80-90 km) à l’opposé de Tasman bay, pour rester quelques temps à Abel Tasman, une oeuvre incontournable, selon moi, de notre mère nature. Abel Tasman est situé au nord-ouest de l’île du sud et abrite des paysages moitié-mer moitié-forêt à couper le souffle. Recouvert de nombreuses étendues forestières d’un vert émeraude (avec les fameuses fougères en forme de palmiers distinctives de la Nouvelle-Zélande) qui se jettent dans des baies océaniques à l’eau claire comme de l’eau de roche et aux reflets bleu-turquoises, ce parc est d’une beauté insolente, un paradis vierge de toute pollution et d’urbanisation intempestive. Selon que vous restez au nord ou au sud du parc, l’expérience est assez différente, mais tout aussi intense de nature à la beauté majestueuse. Si vous restez dans le sud du parc, je vous recommande le Marahau beach camp, qui est assez pratique car il est un des lieux de départs des water taxis, qui sont le moyen de locomotion idéal pour visiter les diverses plages de rêves de Abel Tasman (à partir d’environ 35 NZD par personne). Ces petits bateaux très puissants vous emmèneront à la journée à la plage de votre choix (Anchorage Bay, Awaroa, Torrent Bay…), en longeant la côte à la découverte des petites îles et des sanctuaires d’otaries, et reviendront vous chercher en fin d’après-midi au lieu de votre choix, vous laissant le temps de partir en trekking entre deux plages de rêves, à travers la nature verdoyante de la côte. En début de soirée, de retour à Marahau, il sera temps pour vous d’explorer les environs idylliques, la plage de sable fin aux bancs de sables déserts que l’on peut rejoindre à pied à marée basse, le vent qui caresse la pointe des arbres centenaires aux feuilles délicates, le petit filet de rivière aux reflets multicolores, jusqu’au Park Café, où vous pourrez déguster une pie et un jus de fruit avec vue sur le bleue turquoise de la baie et ses hautes herbes sauvages, en attendant le coucher de soleil de votre vie.
De Abel Tasman à Kaikoura, pour voir les baleines et les dauphins
C’est presque avec regret je pense que vous quitterez Abel Tasman, mais d’autres aventures vous attendent. Après un petit détour par Nelson, petite bourgade branchée non loin de Tasman, et Blenheim, communauté rurale bien sympathique, si vous souhaitez passer une nuit sur la route plutôt que de faire le voyage d’une traite, le prochain arrêt se situe à plus de 300 km : Kaikoura, pour voir les baleines, ou plus précisément les « sperm whales », les cachalots! C’est un peu coûteux (aux environs de 170 NZD), le voyage peut être assez déstabilisant pour ceux qui ont facilement le mal de mer, et les cachalots ne font que se deviner, car quand ils remontent à la surface, on ne voit que leur dos, puis leur queue, quand ils redescendent, mais tout de même, c’est un spectacle unique et émouvant que de voir d’assez près ces géants de la mers. Il n’est pas rare d’en apercevoir parfois deux voire même trois pendant les tours, qui finissent toujours par un détour via les bancs de dusky dolphins, dauphins obscurs, aux élégantes marques grises et blanches, qui sautent dans tous les sens aux abords du bateau. Après cette expérience forte en émotion, vous pourrez vous reposer au Dusky Lodge and Backpakers, au TOP 10 Holiday Park, ou encore dans un des nombreux autres lodges de Kaikoura, petite ville de bord de mer où on ressent davantage la morsure du frais océanique, et où on peut aller se balader de part les monts qui encerclent la baie, notamment sur une des chaînes des Alpes du sud, un des massif montagneux principal de l’île du sud.
De Kaikoura à Queenstown et Milford sound, porte d’entrée vers les paysages de l’antarctique
Que de choses vues, et pourtant que de choses à découvrir encore! Pour vous rendre à Christchurch, il vous faudra parcourir 176km, avec, si vous avez le temps, un détour par Akaroa, pour voir encore plus de mammifères marins si vous n’êtes pas encore rassasiés, et parce que Akaroa est une curiosité locale, connue pour être « le village français » de Nouvelle-Zélande,puisqu’il a été fondé en 1840 par des colons français. Après au moins une journée passée à Christchurch, le départ pour la Nouvelle-Zélande plus sauvage aura sonné. Vous pourrez commencer par le lake Tekapo, à 246km de Christchurch, puis pousser encore plus loin vers le Lake Pukaki et Mount Cook.
Enfin, plus au sud encore, vous pourrez rejoindre la magnifique ville de Queenstown, à la beauté intacte malgré sa popularité touristique, notamment reconnues pour son offre variée de sports extrêmes au coeur de la nature (parapente, saut à l’élastique, en chute libre…). Puis Milford sound, qui est assez difficile d’accès, mais qui est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, à raison, car elle est une des fjords parmi les plus belles au monde, à visiter en bateau, en canoë, ou en plongée (elle abrite de nombreux coraux noirs, ce qui est assez rare!), endroit parfait pour communier une dernière fois avec la nature, avant de rentrer à la maison, ou de continuer le voyage toujours plus au sud vers les glaciers de Nouvelle-Zélande, en direction de l’Antarctique.
Merci à Estelle, dont les indications précises m’ont aidé à rédiger cet article.
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