Visiter la Camargue

La Camargue paraît si lointaine, presque nichée au fin fond d’un conte de fée français, dissimulée parmi les marécages…Et pourtant, située au bord de la Méditerranée et à seulement trente minutes de Arles, elle est totalement accessible, et ce, même pour un week-end (prolongé, de préférence…). Aussi proche de Nîmes, Montpellier, ou encore Marseille, elle abrite des joyaux de nature sauvage et des merveilleuses pépites villageoises telles que Lunel, Aigues-Mortes, et bien sûr Les Saintes-Maries-de-la-Mer. Ainsi, si vous êtes à court d’inspiration alors que vous souhaitez surprendre votre moitié(e) en l’emmenant dans un endroit improbable-dont-il-ou-elle-n’a-pas-la-moindre-idée, mais sans aller toutefois au-delà des frontières de France et de Navarre, la Camargue est le pays du bout du monde, mais de pratiquement la porte à côté, où vous pourrez emmener votre dulciné(e). Et pourquoi pas avec un bandeau sur les yeux pour faire durer le suspense jusqu’à la dernière minute, car il ou elle ne devinera JAMAIS où vous souhaitez l’emmener. 

La Camargue a en effet, avec ses marécages à perte de vue, ses couchers de soleils multicolores, son côté furieusement sauvage, sa terre craquelée de toute part qu’on se croirait presque en Patagonie, ainsi que ses envolées de flamands roses, des airs de Terra Incognita, qui se prête tout à fait à l’exploration, à vélo ou à cheval, et à la méditation, au calme, loin de l’agitation de la ville. Quadrillée de routes, plate, facile d’accès, on s’y croirait pourtant seul(e) au monde, ce qui est justement  la raison pour laquelle la Camargue se prête particulièrement bien aux déambulations et pérégrinations amoureuses. Croyez-moi sur parole, la Camargue est une mecque ignorée des amoureux, et il ne tient qu’à vous de faire partie de ses nouveaux pionniers romantiques. 

Saintes-Maries-de-la-Mer [F], 2000, Le Petit-Rhône, resti romani, animali in libertà e fenicotteri rosa.

Les Saintes-Maries-de-la-Mer

Un week-end en Camargue peut commencer par un petit détour via Arles ou Nîmes et leurs arènes, histoire de goûter au patrimoine urbain local, comme le théâtre antique à Arles ou la maison carrée à Nîmes, et tous les autres édifices antiques que vous aurez le temps d’entre-apercevoir avant de mettre le cap sur le delta du Rhône où se trouve la destination finale. En fin de matinée donc, on file aux Saintes-Maries-de-la-Mer, capitale de la Camargue. Pas de panique pour ceux qui n’ont pas de voiture, on peut facilement s’y rendre en bus, via la ligne 20 , qui fait fréquemment la navette entre les deux villes.
Une fois sur place , il est conseillé de passer rapidement aux choses sérieuses, en commençant par s’attaquer à la cuisine locale. Pour ne pas être trop dépaysé, on peut commencer par une bouillabaisse ou une paella. Pour les spécialités spécifiquement locales, vous pourrez commander une anchoiade camarguaise en apéro, puis des anguilles ou de la gardiane de taureau en plat de résistance. Et puisque qu’on est en bord de mer, vous serez servi en huîtres, moules, poissons et autres produits bien frais de la Méditerranée. C’est dans l’avenue Frédéric Mistral, que vous trouverez le plus de restaurants et de cafés, même si des adresses gastronomiques réputées essaiment toute la ville, et pourront tout à fait être explorées ultérieurement. Repus, vous pourrez vous diriger vers l’église, toute pimpante. On peut même se rendre sur son « toit », dont vous pourrez avoir une vue imprenable sur ce qui vous attend pour le reste du séjour.
Les Saintes-Maries-de-la-Mer est une ville modeste et simple, à l’image de son marché par exemple, comme dépourvue de toute la lourdeur de l’urbanisme lambda, restée pure et intacte, calquée sur le modèle d’antan, ce qui est très rafraîchissant. Mais elle est à la fois un centre culturel et festif, celui de la communauté des gens du voyage, qui viennent de toute l’Europe chaque année, pour célébrer à la fin mai, la procession de la mer de Sainte Sara, leur Sainte Patronne, qui représente également une attraction touristique incontournable. L’été est également très animé, avec par exemple le convivial championnat de barbecue de France, qui a lieu depuis 2013 tous les ans, à la fin juin, aux Saintes-Maries-de-la-Mer. Enfin, avant de sortir de la ville, sachez que les plages de sable fin de Saintes-Maries-de-la-Mer sont aussi un must, pour les promeneurs comme pour les baigneurs, en fonction de la saison et du temps qu’il fait.

christian teillas – Camargue

Côté nature et sauvage 

En dehors de Saintes-Maries-de-la-Mer, et si vous avez un peu de temps, il est aussi fortement conseillé de faire un tour via Aigues Mortes et Lunel. Aigues Mortes est hallucinante de part ces salins, car ils donnent aux eaux d’Aigues Mortes une couleur rose comme on ne peut en voir pratiquement nulle part ailleurs, en tout cas pas en France! Cette couleur rose est due à la prolifération d’algues microscopiques qui n’auront plus de secret pour vous si vous participez à un tour guidé dans les salins. Autre lieu entre ville et nature, Lunel est connue pour être « la porte de la petite Camargue », et vous pourrez y faire une randonnée facile au bord du canal de Lunel, d’autant plus facile qu’elle est une excellente entrée en matière dans les marais de la Camargue.  De retour aux Saintes Maries de la mer, quoi de plus simple que de louer un vélo, pour rejoindre, à travers les marais, votre logement au coeur des étangs, et d’arriver à temps afin d’admirer, en amoureux, l’un des plus beaux couchers de soleil de ce côté de la planète.
Le lendemain, toujours à vélo, vous pourrez vous enfoncer un peu plus en avant à travers la mosaïque de marécages, de marais et des lagunes, dans la nature sauvage de la Camargue, qui offre un éco-système unique au monde, et par conséquent fortement protégé, à la fois parc naturel régional et répertoriée comme réserve de biosphère par l’UNESCO. Sur la route, pas un panneau publicitaire en vue sur des kilomètres, juste vous, votre moitié(e), et des centaines d’espèces végétales et animales de milieux humides, qui donnent à la Camargue son micro-environnement à la fois fort et fragile, particulier et protégé. Une des randonnées les plus célèbres est celle à faire parmi les marais du Vigueirat, mais vous pourrez également vous frotter aux sites de La Chapelière ou du Scamandre, ou encore à un des nombreux sites naturels de la Camargue, entre terre et mer.
Enfin, pour les curieux en matière de produits agricoles, d’autres visites de marais salants, ou encore de la Maison du riz, vous attendent.

BACCHI Brigitte – Camargue

Côté animal 

La Camargue est aussi le lieu par excellence pour l’équitation, avec les chevaux blancs de la race Camargue des manadiers, qui sont aussi une des fiertés locales. Chevaux assez larges et puissants, dociles, qui sont harnachés à la mode camarguaise avec des selles bien confortables, et des étriers qui englobent complètement les pieds, ils sont particulièrement adaptés à tout type de cavaliers, y compris les plus novices. Aucune chance d’être désarçonné une fois monté sur ces mastodontes, juste une occasion supplémentaire de faire une promenade romantique, à galoper, en compagnie de votre moitié(e), à travers les marécages, avec au loin des bancs de flamands roses s’envolant vers des cieux plus cléments, jusqu’aux bords de mer, avec un total sentiment de liberté qu’il est rare d’avoir dans une activité équestre, surtout si c’est la première fois de votre vie. L’offre de centres équestres est d’ailleurs pléthore, vous aurez donc l’embarras du choix, une fois sur place. Le deuxième animal star de la Camargue est le taureau coquardier, dont l’élevage est une tradition ancestrale provençale, et qui est notamment élevé pour les jeux de cocarde (courses, corridas…). C’est l’été que les festivités autour du taureau (et des chevaux, avec les spectacles équestres) sont célébrées: concours d’équitation de taureaux, acrobaties sur taureaux, spectacle à l’aréna et combats de taureaux, des traditions qui perdurent et continuent à faire vibrer le coeur des passionnés et parfois des curieux.

Enfin, pour ce qui est de la meilleure période pour s’y rendre, l’hiver, le printemps et l’automne, se prêtent peut-être plus facilement aux séjours en amoureux, quand le temps est plus propice à la ballade, alors que l’été est plus festif et familial, mais aussi plus humide, ce qui attire bien entendu également les moustiques…surtout au lever et au coucher de soleil. Fête provençale ou coucher de soleil romantique, à vous de voir donc…

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