Un voyage de rêve qui tourne au cauchemar? Tout dépend de l’état d’esprit dans lequel on est. La terra incognita représente parfois un pari risqué. A moins que l’on ait investi tout l’argent de son bonus de fin d’année pour passer une semaine dans un hôtel de luxe 5 étoiles sur la plage, avec masseurs et cocktails, et qu’on se retrouve dans une hutte en bois avec vue sur la déchetterie, ce qui s’appelle être victime d’une escroquerie, on peut toujours tirer le meilleur d’un voyage qui ne se déroule pas aussi idéalement que prévu. En plus, cela donne des supers anecdotes à raconter à la fin! Allez, pas de regret, que des souvenirs.
Langkawi est une île au nord de la péninsule occidentale de la Malaisie, à la lisière de la frontière thaïlandaise. Elle est une excellente illustration des destinations qui « survendent » un peu trop le rêve. Cela reste une île sympathique, avec beaucoup d’hôtels de tout standing, des centre-villes animés, notamment à la tombée de la nuit, des plages pas mal, et un endroit facile à vivre. Par contre ce n’est pas les Maldives, qu’on se le dise! Quand bien même, y passer quelques jours peut être vraiment sympa, si on aime bien les ambiances condominium des années 80 (Notre lien vers nos locations en Malaisie) et qu’on a pu mettre la main sur une voiture de location à un prix décent.
Rater son avion le jour de Noël
En Malaisie, on voyage avec Air Asia ou Malaysia Airlines. Bon, en réalité, on évite cette dernière, pour les raisons qu’on sait (accidents dramatiques de ces dernières années qui laissent des traces dans l’inconscient collectif). Reste Air Asia, qui est vraiment une compagnie à bas prix, simple, efficace, avec de nombreux vols. Il faut compter entre 50 et 100 euros pour un aller-retour Kuala Lumpur (KL) – Langkawi, ce qui est vraiment donné. Bon, Air Asia c’est bien, mais par contre, une fois à l’aéroport, il est indispensable de se rendre directement dans une des longues et indisciplinées fils d’attente, n’importe laquelle, et ne pas relâcher la pression tant qu’on n’est pas enregistré. Les panneaux d’affichage ne sont pas souvent mis à jour, du coup on se retrouve à attendre un avion annoncé en retard pendant des heures qui part sans nous parce que personne n’a pris la peine de changer l’annonce sur le panneau d’affichage. Ne pas s’y fier, donc, surtout pas! Car c’est comme ça que l’on se retrouve à passer le jour de Noël dans l’aéroport vide de KL. Et à dormir dans un capsule hôtel sous l’aéroport avec un groupe de voyageurs aussi penauds que nous, expérience intéressante certes, mais du coup, c’est bye bye la nuit d’hôtel (déjà payée!) qui nous attendait le soir de notre arrivée, qui est reportée au lendemain pour les raisons qu’on sait…
Se faire avoir un peu, beaucoup…
Deux poids deux mesures. Le coût de la vie est peu élevé en Malaisie, dans les lieux de tourisme, comparativement à l’Europe, mais les Malais n’appliquent pas les mêmes standards aux touristes étrangers et locaux. Pour eux, les étrangers sont censés payer plus, voire beaucoup plus, et c’est difficile d’y couper. Il est facile de marchander sur les marchés de Kuala Lumpur, qui sont des zones touristiques prioritaires, je dirais, mais en dehors de ces sentiers battus, les commerçant Malais ne sont pas très enclin à la négociation et trouvent normal que les touristes étrangers paient de 25% à 50% plus chers que les locaux. Cela vaut pour les habits et les accessoires comme pour l’hôtel et le restaurant. Pour cette raison, le prix d’un séjour dans une île malaisienne, où le coût de la vie est raisonnable, peut facilement déraper et devenir exorbitant si on ne fait pas attention. Surtout que la popularité de l’île de Langkawi auprès des touristes des pays du Moyen-Orient, du fait de sa proximité géographique et culturelle, ont tendance à faire monter l’addition. Le coût de la location de voiture ou d’une mobylette, indispensable dans cette île où les courses en taxi sont chères et les bus quasi-inexistants, reste raisonnable, mais encore une fois, cela dépend sur qui on tombe…prudence donc! Le marché de nuit, lui est très sympa et réellement bon marché, mais situé dans un coin pas très sexy. Préférez l’intérieur des terres ou Pantai Cenang pour l’hébergement.
Voyager dans des conditions boat people
Bien sûr j’exagère, mais c’est pour donner une image! Un des must-do de Langkawi est un tour des îles en speed boat. Cela dure le temps d’une matinée ou d’un après-midi, et ce n’est que 15-30 euros maximum, excellent! Le package de base vous emmène vers 3 destinations: l’île de Beras Basah, pour nager ou buller sur la plage, l’île aux Aigles, et le parc naturel de l’île de « Tasik Dayang Bunting » ou Pregnant maiden, qui abrite un très grand lac. Je dis que le voyage a un petit côté boat people, car une fois conduit en bord de mer, on ne sait pas qui nous emmène jusqu’à la dernière minute, et une fois dans les îles, qui vient nous chercher. Personne ne nous dit rien, et les bateaux et les îles sont bondées (en tout cas, aux périodes des vacances des Malais). De plus, on voyage dans un tintamarre d’enfer et à une vitesse folle (à peine le temps d’admirer le paysage), il faut parfois quémander pour un gilet de sauvetage, et on ne nous dit pas où on va, ni quoi ni qu’est-ce, ni bonjour-aurevoir. Cependant, le côté aventure est très excitant, et à ce prix-là, le voyage de l’enfer s’avère être plutôt un voyage à la « allez les intrépides! », il faut donc garder l’esprit ouvert, c’est cela qui compte!
Tomber malade et autres petits inconvénients
Malgré la possibilité d’attraper une bonne déripette pendant 2 jours, après avoir mangé quelques crabes et viandes grillées pas donnés, avec vue sur les caterpillars de la plage de Pantai Cenang, pile au moment où l’on a réservé l’hôtel le plus cher du séjour, le Sheraton Langkawi Beach Resort, qui n’a de Sheraton que le nom (non officiel) , à raison, puisque, entre autres, il est à moitié abandonné, et que la clim et l’électricité des bungalows ne fonctionnent que par intermittence, et notamment pas la nuit, au moment où on en a le plus besoin, Langkawi est un endroit que je recommande tout de même. Car malgré tous les petits couacs, c’est super vivant! Les gens sont sympas, la nourriture est bonne, les baignades dans les cascades sont top (même si un peu polluées), et la vie est relax! Il n’y a qu’une très belle plage, Tanjung Rhu Beach, mais elle est très grande, et on ne s’en lasse pas! A vrai dire, ce n’est pas la plus belle plage de Langkawi, les plus belles plages étant inaccessibles, car réservées aux riches touristes des hôtels de luxe à plusieurs milliers d’euros la nuitée, mais il y a pleins d’autres endroits ouverts au public et qui méritent le coup d’oeil! Kampung Tok Senik Resort est un vieux complexe hôtelier qui offre des bungalows en bois très vintages, à des prix classe moyenne, au milieu de la forêt. S’y promener à la tombée du jour, au bord des rizières enflammées par le soleil, y observer les toucans, les varans et les colibris y jouer à cache-cache entre les arbres, explorer les bâtisses abandonnées, c’est ce genre de ballade qui vaut tous les hôtels de luxe au monde, et qui donne à Langkawi, son charme TRÈS particulier.
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